Page:Allart - L Indienne.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
27

sement de l’Indostan et fière de sa gloire passée. Il lui déplaisait de suivre un Anglais à Londres, d’y paraître, avec le teint brun de sa race, au milieu des femmes anglaises, comme une épouse infidèle entraînée par les passions de son climat, doublement vaincue au milieu de ces femmes dont la timidité ajoutait un nouveau prix à la beauté. Habituée à la riante chaleur des Indes, elle redoutait un pays triste et froid. Quand Julien la voyait regretter l’Indostan, il lui offrait d’aller vivre avec elle à Madras ou à Calcutta, et le sacrifice qu’il faisait de son pays faisait désirer à Anna de lui sacrifier aussi le sien. Julien lui parlait de la gloire politique de l’Angleterre, de la carrière que le Parlement offre à un homme de talent ; il lui rappelait