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que Julien était à elle sans réserve et pour la vie, elle aima de même. Sa bonté l’eût retenue dans l’Inde, si elle eût cru que le bonheur de M. Berks y était intéressé ; mais M. Berks lui montrait la plus complète indifférence : il ne l’avait épousée que pour des arrangemens de fortune. Anna ne consentit pas tout de suite à suivre son amant ; si l’amour la poussait, une réserve naturelle la retenait : elle craignait de faire suspecter à un Anglais la modestie des Indiennes. Fidèle au sang de sa mère, chérissant les Indes, en connaissant la langue et les poètes, entourée de serviteurs indiens, au lieu de se ranger parmi les vainqueurs, où la plaçait son père, elle était restée sœur des vaincus, qu’elle voyait si loin d’elle, pleurant l’asservis-