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Le lendemain matin on partit. On n’avait pas fait plus de deux milles quand une voiture de poste rejoignit celle d’Anna au grand galop. Mettant la tête à la portière, quel fut son saisissement en voyant Julien ! Elle fit arrêter ; il se jeta hors de sa voiture, vint vers l’Indienne, monta près d’elle, dans un ravissement, dans un bonheur de la revoir, inexprimable. Sa passion, portée au comble par l’inquiétude et l’absence, était plus grande peut-être qu’elle n’avait jamais été ; il ne pouvait que presser Anna sur son cœur en répétant, dans une touchante ivresse :

« Que je t’aime, que je t’aime ! »

Quelque chose de triste, de douloureux, se mêlait à son amour, qu’il exprimait avec une simplicité et un charme