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liez chanter, Madame ; » et il la supplia de chanter.

Anna chanta des airs indiens et irlandais, avec de l’âme et du goût ; Julien Warwich changea d’humeur en l’écoutant : les passions qui animent seules son pays décoloré étaient au fond de son âme ; il sentait l’amour et l’ambition avec une force égale ; dans l’Inde il était tout à l’amour ; son visage pâle s’anima et prit une expression touchante. Quand les yeux d’Anna rencontrèrent les siens, sa voix s’altéra, elle oublia ses chants, et, quittant la guitare, elle resta rêveuse et attendrie. Les Anglaises qui étaient là commençaient à s’apercevoir de la faiblesse de cette Indienne, et la jalousie qu’excitait sa beauté arma ces femmes contre elle. Jamais on ne