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CONCLUSION


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Avant 1793, l’Agriculture de la France, soumise à la dîme, à l’assolement triennal, était dans un état des plus précaires. La terre, lasse de toujours produire du blé, ne recevant pas d’engrais pour compenser les pertes que chaque récolte lui faisait subir, ne se couvrait plus de riches moissons. C’est à peine si dans les champs de blé qui existaient alors, on obtenait une récolte moyenne. En maint endroit au contraire, on ne voyait s’offrir à la faux du moissonneur que quelques épis rares et grêles donnant 2 ou 3 fois au plus la semence. L’agriculteur était un être misérable, un patient voué à toutes les horreurs de la misère, couvert de haillons, et mangeant du pain noir. Les centres populeux d’alors étaient en petit nombre. La Beauce et la Normandie s’étaient emparées du monopole de l’alimentation de Paris et de quelques autres villes. Le département du Nord, plus heureux que les autres pays avait une industrie commençante. Son sol fut chargé de pourvoir aux produits demandés par ses fabriques et à l’alimentation de leurs nombreux ouvriers. L’essor était donné, il y fit son chemin et constitua bientôt à son profit ce monopole de l’industrie, à l’égard de la France, comme l’Angleterre l’avait fait aux dépens du monde entier.