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les fourrages seront consommés par un moins grand nombre d’animaux, tout en tenant compte des conditions ci-dessus énumérées.

Presque tous les cultivateurs, et cela est un tort, cultivent en céréales une étendue trop grande pour qu’ils puissent l’amender d’une manière suffisante, il en résulte que leur explication est souvent fort loin de leur donner tous les bénéfices dont elle serait susceptible. Beaucoup, se basant sur ce qu’il faut beaucoup de bétail pour produire beaucoup de fumier, entretiennent beaucoup plus d’animaux qu’ils ne peuvent en nourrir convenablement et il n’est pas rare qu’ils soient réduits ou à vendre leurs bêtes à un prix inférieur à ce qu’elles valent, ou à les nourrir avec une parcimonie excessive, ces bêtes dépérissent sans donner de rente, il faut se procurer au dehors un supplément de fourrages et cela souvent à un prix ruineux. Un agriculteur consommé sait toujours combiner son économie, de façon à lui conserver les proportions les plus profitables.

On ne saurait trop le répéter aux agriculteurs, une culture qui rapporte 10 à 15 % ne sera pas sensiblement plus coûteuse qu’une autre culture négligée dont le produit sera 4 ou 5 au plus. Il suffit ordinairement pour atteindre au premier résultat de posséder un peu d’expérience et de bonne volonté. Cependant la culture qui rapporte 15 constitue de grands profits, tandis que celle qui ne produit que 5 produira presque toujours la ruine de l’agriculteur.

Il ne faut, le plus souvent, pour produire ces profondes différences qu’un certain degré de richesse du sol, variant