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herbes, incorporent le fumier à la terre, qui devient après cette culture, propre à produire sans fumure nouvelle, une récolte maximum en grains de 35 à 40 hectolitres et plus par hectare, si le sol est fertile.

Un hectare en betteraves bien fumées à raison de 10000 kilog. par hectare et bien cultivées, donnera année moyenne 50000 kilog. de racines, équivalent en principes nutritifs 20000 kilog. de foin d’excellente qualité, qui donneront 40000 kilog. d’excellent fumier. Comme il a falu 15000 kilog. de fumier pour produire cette récolte, il en résulte que outre les bénéfices qu’auront donné les animaux nourris avec sa pulpe, on aura réalisé un total de 25000 kilog. d’un excellent fumier pouvant être consacré à l’amélioration du sol ou à la production des céréales. Comme plante améliorante la betterave est d’une utilité incontestable, comme plante industrielle elle est améliorante au même degré et devient alors une source de richesses pour le pays qui la cultive en grand.

Une industrie nouvelle, sous la haute direction de M. Cail est appelée à une grande destinée dans le département des Deux-Sèvres. Elle consiste à retirer le sucre de la betterave. Cette industrie permettra aux agriculteurs de réaliser grands bénéfices. Ils utiliseront la pulpe pour engraisser des milliers de bœufs.

Le Poitou n’aura donc désormais plus rien à envier aux pays les plus riches de France, le Moletais, la Normandie et le Charolais qui jusqu’à présent ont eu le monopole de l’engraissement.

La magnifique fabrique de sucre établie à Melle, au mi-