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Un rude homme dans son temps que le marquis !

Riche, solide, beau gars, inlassable trousseur de jupes, craignant pas Dieu et camarade du diable, Bois-Lamothe était la terreur de tous les maris des voisinages.

Je dis des voisinages, au pluriel, car le marquis, alors grand propriétaire foncier en même temps que nature frivole et baladeuse, changeait de voisinage comme de chemise.

Hélas ! on ne peut pas être et avoir été, comme l’a si bien observé Francisque Sarcey, notre oncle à tous.

Le marquis de Bois-Lamothe avait vieilli, ses anciennes bonnes amies aussi.

D’hypothèques en licitations (?), les biens domaniaux du marquis s’étaient envolés aux quatre vents des enchères publiques.

Ses écus avaient tellement sonné qu’une aphonie cruelle s’en était suivie, et tant tré-