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Elle eut avec Raoul de longs entretiens sur l’usage qu’elle devait attribuer à sa fortune.

L’abbé la dissuada doucement de doter des maisons pieuses. Le gouvernement ne guettait-il pas, tel un loup affamé, les trésors des religieux ? Quand on met des droits sur les biens de main-morte, on n’est pas loin de les voler.

— Mais, s’écria l’abbé Raoul comme soudainement éclairé par le Saint-Esprit, n’avez-vous pas sous la main la meilleure des légataires, celle qui priera, sa vie entière, pour le repos de votre âme, celle enfin dont le passé répond pour tout un avenir de bonnes œuvres ?

— Sidonie, peut-être ?

— Elle-même.

Le lendemain, un notaire écrivait un testament faisant de Sidonie la légataire