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Le premier avait coutume, paraît-il, d’aller chaque matin quérir, au plus proxime kiosque, les journaux de son patron l’Intransigeant et la Presse. (On était alors en pleine période boulangiste.)

Le jour même où le brav’ général mit la frontière franco-belge entre lui et un magistrat fort connu, le bon toutou, entièrement écœuré de cette pusillanimité, rapporta à son maître je ne sais plus quelle gazette antiboulangiste.

Coups de cravache de la part du monsieur demeuré fidèle à son idole, lui.

Le lendemain, notre caniche, de plus en plus ancré dans son horreur pour le César de cirque, se refusa énergiquement à rapporter les organes dictatoriaux.

De guerre lasse, le monsieur dut céder et se mettre à lire la presse gouvernementale ou tout au moins indépendante.