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sottante perruque brune, si manifestement postiche, il me monta au cerveau une bouffée de cette lubricité fangeuse qui vient hanter les rêveries de certains très jeunes hommes et de quelques vieux dégoûtants.

De près, elle était répugnante au-delà de toute expression.

La couperose de ses vieilles joues molles se trouvait encore aggravée par le poudroiement louche d’une veloutine acquise chez une herboriste de onzième classe, sans doute avorteuse.

Des réparations successives à son énorme râtelier avaient mis des dents d’azur trouble à côté d’autres qui semblaient de vieil ivoire.

Et si, en ce moment, je n’avais pas eu l’esprit si calme, je me serais certainement cru le jouet d’un angoisseux cauchemar.