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Le premier, d’origine française, avait servi, alors qu’il n’était qu’un mignon bourriqueau[1] dans une famille où il partageait les jeux et les leçons des enfants.

Aussi, son éducation s’en était-elle fortement ressentie.

Très calé en littérature, il n’aurait pas été fichu de résoudre une malheureuse équation du premier degré. Quant aux langues étrangères, il les ignorait aussi intégralement que si elles eussent été à créer encore.

Oh ! par exemple, les fables de Lafontaine, il les connaissait toutes sur le bout du sabot et il n’accomplissait pas une seule action dans sa vie sans invoquer une des moralités de cette vieille fripouille, honte de Château-Thierry[2].

  1. Je tiens beaucoup à cette orthographe, quoi qu’ait pu en dire notre regretté oncle ; n’écrit-on pas lionceau, perdreau, louveteau, baleineau, etc., etc. ?
  2. Ne perdons jamais une occasion de conspuer la mé-