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à son premier poste dans cette carrière administrative et ses chefs sont unanimes à ne lui prédire aucun avancement, tant il apporte d’indulgence et d’humanité à l’exercice de ses fonctions.

M. Bluette a eu beau faire, il n’a pu s’entraîner à considérer ses détenus comme des gens dangereux ou même méprisables ; pour lui, ce sont des malchanceux, des guignards, et il connaît, sur l’asphalte parisien, maintes fripouilles en liberté autrement redoutables que tous ses pauvres diables de pensionnaires.

Comme tous les gens vraiment bien élevés, M. Bluette est poli envers tout le monde, que ce soit le plus déjeté de ses prisonniers ou le plus général de ses inspecteurs, et même s’il y avait une petite différence, elle serait plutôt en faveur du détenu.

Aussi est-il adoré de tous ses administrés