Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

En cette hostellerie, les nations les plus chimériques semblent prendre à tâche de se donner rendez-vous.

Et c’est, par les corridors, une confusion de jargons dont la tour de l’ingénieur Babel, pourtant si pittoresque, ne donnait qu’une faible idée.


Le mois dernier, un clown né natif des îles Feroë rencontra, dans l’escalier, une jeune Arménienne d’une grande beauté.

Elle mettait tant de grâce à porter ses quatre sous de lait dans la boîte de fer-blanc, que l’insulaire en devint éperdument amoureux.

Pour avoir le consentement, on télégraphia au père de la jeune fille, qui voyageait en Thuringe, et à la mère, qui ne restait pas loin du royaume de Siam.

Heureusement que le fiancé n’avait jamais connu ses parents, car on se demande où l’on aurait été les chercher, ceux-là.

Le mariage s’accomplit dernièrement à la mairie du XVIIIe. M. Bin, qui était à cette époque le maire et le père de son arrondissement, profita de la circonstance pour en-