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Huit jours après, je recevais de Londres un nain, un joli petit nain.

Quand les nains anglais, chacun sait ça, se mêlent d’être petits, ils le sont à défier les plus puissants microscopes ; mais quand ils se mêlent d’être méchants, détail moins connu, ils le sont jusqu’à la témérité.

C’était le cas du mien. Oh ! la petite teigne !

Il me prit en grippe tout de suite, et sa seule préoccupation fut de me causer sans relâche de vifs déboires et des afflictions de toutes sortes.

Au moment de l’exhibition, il se haussait sur la pointe des pieds avec tant d’adresse, qu’il paraissait aussi grand que vous et moi.

Alors, quand mes amis me blaguaient, disant : « Il n’est pas si épatant que ça, ton nain » et que je lui transmettais ces propos désobligeants, lui, cynique, me répondait en anglais :

— Qu’est-ce que vous voulez… il y a des jours où on n’est pas en train…


Un soir, je rentrai chez moi deux heures plus tôt que ne semblait l’indiquer mon occupation de ce jour-là.