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suis amusé dans ma vie, c’est bien ce matin-là.

Je tapissai mon logement d’étiquettes énormes :


Défense expresse de fumer


J’étalai sur une immense feuille de papier blanc environ une livre d’amidon, et j’attendis les circonstances.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un gros pas qui monte l’escalier, c’est l’ancien recors.

Un coup de sonnette. J’ouvre.

Justement, il a un cigare à la bouche.

J’arrache le cigare et le jette dans l’escalier, en dissimulant, sous le masque de la terreur, une formidable envie de rire.

— Eh bien ! qu’est-ce que vous faites ? s’écrie-t-il, effaré.

— Ce que je fais ?… Vous ne savez donc pas lire ?

Et je lui montre les Défense expresse de fumer.

— Pourquoi ça, défense de fumer ?

— Parce que, malheureux, si une parcelle de la cendre de votre cigare était tombée sur