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comme qui dirait une sortie à la cloche de bois.

À cette époque, j’avais le sens moral extrêmement peu développé.

Ayant appris à lire dans Proudhon, je n’ai jamais douté que la propriété ne fût le vol, et la pensée d’abandonner un immeuble, en négligeant de régler quelques termes échus, n’avait rien qui m’infligeât la torture du remords.


Mon propriétaire, d’ailleurs, excluait toute idée d’intérêt sympathique.

Ancien huissier, il avait édifié une grosse fortune sur les désastres et les ruines de ses contemporains.

Chaque étage de ses maisons représentait pour le moins une faillite, et j’étais bien certain que cet impitoyable individu avait autant de désespoirs d’homme sur la conscience que de livres de rente au Grand-Livre.

Le terme de juillet et celui d’octobre passèrent sans que j’offrisse la moindre somme à ma concierge.