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Il acheva sa soirée dans l’orgie, en société de vieux mathurins, d’anciens camarades de bord.

Et quand la police, à onze heures, ferma le cabaret, tout le monde pleurait des larmes de genièvre sur la déchéance de la navigation à voiles.

On ne parlait de rien moins que d’aller déboulonner un grand vapeur norvégien en fer qui se balançait dans l’avant-port, attendant la pleine mer pour sortir.

En somme, on ne déboulonna rien et chacun alla se coucher.

La première visite de Théophile, le lendemain matin, fut pour un notaire.

Car Théophile était riche.

Il rapportait de là-bas deux cent mille francs acquis d’une façon un peu mêlée, mais acquis.

Le bruit de cette opulence arriva vite aux oreilles des deux nièces.

— J’espère bien, mon petit oncle… dit Irma.

— N’allez pas croire, mon cher oncle… proclama Constance.

D’une oreille sceptique, Théophile écoutait ces touchantes déclarations.

À la fin, obsédé par les deux parties, il décida cette combinaison :

Il vivrait six mois chez Constance, à la campagne, et six mois chez Irma, à la ville.