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portants, et puis ses tantes, sans être positivement des jouvencelles, ne semblaient pas non plus être prêtes de sitôt à quitter cette vallée de larmes. Savait-on seulement si ces chipies ne laisseraient pas tout leur avoir à des communautés religieuses ?

D’ailleurs rien n’était pressé, disait le père de Léa. Les jeunes gens étaient bien jeunes encore, et puis les affaires n’allaient pas déjà si fort.

Le fond de la chose, entre nous, c’est que Gustave ne semblait pas pour le moment être un capitaliste assez sérieux. Sa situation n’était pas mauvaise pour son âge (Gustave 23 et Léa 18), mais tout cela ne constituait pas une entrée en ménage bien somptueuse, d’autant plus que le père de Léa s’était mis en tête de ne point doter sa fille.

Les choses en étaient là lorsque Victor Hugo vint à éteindre sa grande lueur.

La famille de Léa et Léa elle-même manifestèrent le désir de voir les obsèques du grand poète, mais de les bien voir, comme je vous vois.

C’était une belle occasion pour Gustave de passer quelques heures auprès, tout près de Léa. Gustave ne la manqua pas.

Dans une belle maison du boulevard Saint-Germain, le locataire du deuxième, un bon-