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On m’avait dit :

— Ne vous arrêtez pas à Turin, c’est une ville froide, morose et bâtie en damier.

Bâtie en damier, elle l’est et je ne commettrai pas l’enfantillage de le nier.

Mais morose et froide, oh ! que nenni ! Il est vrai que je suis arrivé en plein mardi gras.

Un bon quart de la population avait arboré des costumes bariolés et manifestait par mille cris ou gambades une allégresse de bon aloi.

Les Français qui, sans raffoler outre mesure des arcades, aimeraient simplement les mollets des dames peuvent également prendre le train indiqué plus haut. Ils n’ont qu’à faire coïncider leur voyage avec un jour de mascarade.

Une grande partie des jeunes filles et jeunes femmes de Turin qui se déguisent ces jours-là adopte un costume de bébé composé d’une flottante blouse laquelle, parfois, ne descend même pas jusqu’au jarret.

Le mollet des jeunes Turinoises se moule, fin, souple, impeccable, en des bien tirés bas noirs.