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pas d’admirer la longanimité de ses patrons qui acceptaient bénévolement d’aussi longues et fréquentes disparitions.

Et gaie avec cela, et maligne !

Un beau jour, elle avait disparu sans crier gare, et je ne l’avais jamais revue.

J’étais émerveillé de la retrouver ainsi changée, et surtout considérablement augmentée.

Je ne m’en cache pas, j’adore les jeunes femmes un peu fortes, mais je les préfère énormes et voici la raison :

J’ai un faible pour la peau humaine lorsqu’elle est tendue sur le corps d’une jolie femme ; or j’ai remarqué que les grosses personnes offrent infiniment plus de peau que les maigres. Voilà.

Mon amie était dans ce cas et tandis qu’elle me racontait son histoire et sa métamorphose, je l’enveloppais d’un regard gourmand et convoiteur.

Elle en avait à me raconter depuis le temps !

D’abord, elle était tombée amoureuse d’un jeune premier au Théâtre national des Gobelins. Premier collage, où le confortable était abondamment remplacé par des volées quotidiennes.

Un jour, la volée fut bi-quotidienne. Alors Nanette, outrée de ce procédé inqualifiable,