Page:Allais - À l’œil.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’était le matin, tous ces messieurs se baignaient dans la mer.

Moi, je prends des bains d’eau chaude dans des baignoires mais je n’aime pas les bains de mer.

J’étais donc resté seul à la villa et j’écrivais quelques lettres.

Il montait une si bonne odeur de la cuisine que je descendis y jeter un coup d’œil.

L’excellente cuisinière de Gandillot préparait des œufs farcis.

Connaissez-vous les œufs farcis ? C’est excellent.

Vous faites durcir vos œufs, vous les coupez en long et vous retirez le jaune. À ce jaune, vous ajoutez de la viande hachée menu, du persil, du cerfeuil, etc. ; vous faites une farce que vous mettez à la place du jaune. Vous faites ensuite mijoter le tout dans un plat couvert sur un feu doux.

Je le répète : c’est exquis.

Pendant que la cuisinière allait mettre mes lettres à la poste, je ne fis qu’une bouchée des deux douzaines d’œufs farcis ; j’essuyai le plat avec mon mouchoir de poche et je remis le plat dans le buffet.

Quand la cuisinière rentra, vous entendez ses cris d’ici : « Mes œufs farcis ! Mes œufs farcis ! »