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nesse et de bonne humeur, avec, comme des visions, la réminiscence de ses premières amours et des folles équipées des Tristapattes et des carabins. Taïko s’irritait des lenteurs qu’elle mettait à se livrer à lui. Quand elle prenait, en riant et rappelant des souvenirs, un objet, un portrait, une pipe, il les lui arrachait des mains et la couvrait de baisers sur le col et sur la nuque. Il avait hâte de la tenir entre ses bras. Par toutes les ruses imaginables, il essayait de la déshabiller, lui tant son chapeau, son manteau, et s’attaquant brutalement au corsage. Elle se défendait mollement, lui envoyant de légères tapes, puis, finalement, riant et se laissant faire, poussant de petits cris, disant parfois : « Vilain, tu me chatouilles ! » Enfin les jupes tombaient… tombaient… tandis que lui, fier de sa victoire, la prenait entre ses bras, et amoureusement, couvrait de baisers son corps rose, légèrement parfumé.

Ils passèrent une furieuse nuitée d’amour, se redirent la joie qu’ils avaient eue de se retrouver. Le lendemain, Cora resta avec Taïko, profitant de la longue absence d’un fermier anglais qui l’entretenait. Ils coururent ensemble le quartier Latin, et déjeunèrent avec Joséphine à ce caboulot du Cancan où ils s’étaient rencontrés, pour la première fois ; cette fameuse nuit où Boumol et Houdart étaient si pochards. Joséphine donna des conseils à Cora, l’approuvant de se re-