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quartier Latin, portait des gants et s’habillait chez Alfred. Lui aussi, maintenant, savait faire tenir un monocle sous le sourcil. Cela avait été long, par exemple, ses yeux tirés ne s’y prêtant pas. Lui aussi savait pénétrer dans les coulisses, malgré les consignes les plus rigoureuses. Avec le temps, il s’accoutumait à porter ses vêtements simplement, sans exagérer la mode, ainsi que certains nègres dandies. Il avait appris tout cela un peu comme les singes apprennent à jouer du violon, en imitant le vicomte, mais, enfin, il était correct en tous points et Valterre s’en montrait très fier. Pourtant, le fond de son caractère ne se modifiait pas sensiblement. C’était bien, avec un peu plus de curiosité encore, ce caractère japonais, doux, timide, modéré d’ordinaire et capable des plus grands excès quand il se laisse emporter par ses passions. En général, Fidé causait peu. L’existence qu’il menait lui semblait plus agréable et plus relevée embellie encore par l’affection vraiment sérieuse qu’il éprouvait pour Valterre. Le vicomte l’entourait de toutes sortes d’attentions, lui donnait des conseils, et, en faisant continuellement son éducation, le traitait avec une douceur à laquelle ne l’avaient jamais habitué Boumol, Kopeck, Houdart et toute la bande charivaresque des Tristapattes.

Taïko suivait bien encore les cours, de loin en loin. Chez lui, place de l’Odéon, il travaillait par