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— Restons-y.

On aperçut alors son costume étrange. Ce fut un rire général. On le palpait, on le remuait. Un loqueteux, dans un coin, riait aussi.

Boumol, éveillé, redressé malgré lui, dut se montrer et expliquer comment il se trouvait là. On se fit du bon sang.

Ce fut ensuite le tour de Taïko-Fidé. On rit encore ; on causa. C’était drôle, cette manière de lier connaissance. Il s’agissait de tuer le temps. L’affaire ne serait pas grave. C’est égal, on ne s’amusait pas, dans cette boîte, et puis ça sentait mauvais. Vraiment on devrait bien faire un poste spécial pour les étudiants. Ils regardaient de travers le loqueteux, et un ivrogne étendu au milieu de son vomissement.

Vavin demanda à parler au commissaire. Une heure après, on les fit appeler et ils défilèrent entre les gardiens de la paix. Dans une salle presque nue, le fonctionnaire se tenait assis. Les prisonniers se rangèrent devant lui. Sur la table, trois chaises, dont une cassée, représentaient le corps du délit. Le commissaire de police eut peine à retenir un sourire en voyant l’accoutrement de Boumol et la face jaune de Fidé ahurie par ce cérémonial inconnu. Il le réprima pourtant, prit un air grave et, après les interrogations d’usage, plaça une harangue : « C’était honteux pour des jeunes gens bien élevés de se mettre dans un état