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leur Chinois avec le sentiment de la propriété violée.

Enfin, après une lutte acharnée, où les gardiens de la paix n’eurent pas de peine à triompher, Houdart, Kopeck ; Boumol et Monnet, moins ivres, réussirent à s’échapper et suivirent de loin les autres menés au poste.

— Ce n’est pas tout ça, dit Monnet, il faut les réclamer. Qu’un de nous se fasse une tête d’homme grave pour y aller.

Boumol fut choisi, à l’unanimité. C’était un pion en disponibilité, à large face, avec une tenue très débraillée. Il était bon enfant, profondément philosophe. Il se laissa faire. On monta dans la chambre de Monnet, où gisaient des tas d’objets, servant au carnaval. En allant en outre réveiller des amis, on parvint à compléter le costume de Boumol : une chevelure filasse, tranchant sur sa barbe noire, un vieux tube en forme de tronc de cône renversé, un pantalon à pont, un habit vert, à queue. On le trouva très bien, comme ça. Lui-même avait assez confiance. Il réclamait seulement une paire de lunettes, avec insistance. On finit par la lui donner.

Lorsqu’au poste, on vit arriver Boumol dans cet accoutrement baroque, on crut d’abord que c’était un fou, puis un mauvais plaisant. Il réclama le prince Ko-Ko. Alors, on enleva la per-