Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/425

Cette page a été validée par deux contributeurs.
416
hara-kiri

d’inconnus imberbes. Le bohème ouvrit les bras, se précipita vers lui. En même temps, le grand Vaissel, l’étudiant en droit entrait, l’air tout effaré. Sans s’étonner de la présence du prince, il commença à raconter qu’il se battait en duel, le lendemain :

« Oui, voilà comment c’est arrivé… chez Flora, il y a huit jours : Baderre était délégué pour la fête de Victor Hugo… il voulait que je sois commissaire. J’ai refusé. Il a insisté. Je lui ai dit :

— « Victor Hugo est un génie, mais il m’embête.

» Baderre a voulu insister encore. Je me suis échauffé. Alors il m’a accusé d’impuissance, ajoutant que nous étions tous comme cela, que nous bavions sur les grands hommes. J’ai répondu :

— « Vous élargissez le débat. Je ne veux pas accepter, parce que le génie m’embête. J’admets le talent. Là-dessus tout le monde est d’accord. Pour le génie, personne ne peut s’entendre. D’ailleurs, Victor Hugo tient de la place. Il m’embête.

» Là-dessus, nous nous disputons. Je lui flanque une gifle. Il gueule furieux :

— « Monsieur ! ces choses se continuent dès l’aube.