Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/419

Cette page a été validée par deux contributeurs.
410
hara-kiri

vabilité du prince et quoique, par ses informations particulières, il connût la situation du jeune homme au Japon, il craignit que les dettes ne dépassassent le capital et il refusa galamment, excipant de mille impossibilités. Fidé passa ainsi la journée en démarches infructueuses. Juliette lut sur son visage son insuccès et se montra glaciale. Le lendemain, le malheureux se remit à chercher. Un nouvel écœurement lui vint, au cercle. Il remarqua que les membres du Young-Club commençaient à lui faire froide mine. On savait sa ruine. En outre certains bruits, partis d’on ne sait où, lui attribuaient des actes frisant la malhonnêteté. On racontait des histoires de fournisseurs trompés avec habileté. Levrault, à fond de cale pour le moment, retournait le fer dans la plaie en rapportant au prince ces rumeurs, provenant, disait-il, de Cora et d’Estourbiac maintenant remis ensemble. La mort dans l’âme, pressentant par avance la colère méprisante de sa maîtresse, Fidé se décida à recourir à l’amitié de Valterre. Il se fit conduire à l’hôtel de la rue de Berry. Comme il arrivait, le vieux François, tête nue, les cheveux gris au vent, descendait l’escalier. Il avait entendu un coup de feu dans le cabinet de son maître et il venait d’enfoncer la porte : le vicomte de Valterre, ayant mangé totalement la cinquième part de sa fortune, selon la parole qu’il s’était donnée à lui-même, s’était fait