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peine à trouver du crédit. Mais les créanciers, ajournés d’échéance en échéance commençaient à s’inquiéter. À l’Ambassade, on adressa à diverses reprises des remontrances au jeune homme. Il n’en tint aucun compte. Ses compatriotes jadis si aimables, lui faisaient maintenant froide mine, inquiets de ses emprunts répétés.

En même temps, Juliette qui, jusqu’alors s’était montrée très modérée dans ses dépenses, adressant même quelquefois de sages reproches à son amant, et se faisant prier pour accepter des cadeaux, devenait exigeante. À chaque instant, elle demandait des sommes nouvelles dont on ne retrouvait plus de trace. Entre ses mains, l’or fondait merveilleusement et elle était de jour en jour plus âpre dans ses requêtes. Autrefois, les bijoux ne la tentaient pas, elle dissuadait Fidé d’en acheter. Maintenant elle avait envie, continuellement, de parures nouvelles qui disparaissaient aussitôt qu’elle les avait portées deux ou trois fois. Un jour, le prince reconnut avec étonnement dans la même vitrine, un collier acheté la semaine précédente et que, justement, Juliette ne portait plus. La jeune femme, pâlissant un peu, dit qu’elle l’avait donné à réparer. Le bijou disparut de la montre, mais Fidé ne le revit plus et n’osa en reparler. Ce qu’il y avait de pire dans cette situation ; c’est que le prince se sentait de plus en plus amoureux. C’était une