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donnaient l’aspect bariolé d’un vaste châle des Indes, mobile et changeant.

Valterre chercha le major Hatt qui lui fournissait parfois de bonnes indications. Tandis qu’il traversait le pesage, salué par des exclamations et des poignées de main, il cueillait au vol les pronostics. Il ne comptait pas jouer dans le grand steeple : c’était trop hasardeux ; les chevaux, nombreux, couraient sérieusement, pour gagner. En consultant le programme, Valterre remarqua le second engagement où figuraient, à côté de sept ou huit poulains notoirement médiocres, deux bêtes fort estimées, appartenant au major. Il prit l’avis de plusieurs sportsmen. Tous pensaient que cette course était entièrement à la disposition de Hatt, dont l’écurie, très mal représentée dans les courses plates, remportait au contraire de constants succès sur Les hippodromes de courses d’obstacles, Il gagnerait comme il lui plairait.

Un instant après, Valterre rencontra le major. Il le questionna. Le gros homme, très affairé, causait avec son entraîneur. Il répondit, rapidement :

— Cette course paraît à peu près sûre. Aucun des autres poulains n’est de la force de mon premier cheval, Tunis… Quant au second, Boulet, il devra lutter contre Gargouille, au haras de la Flandrie. Je pense qu’il le battra mais ce n’est