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maîtresse lorsqu’il se trouverait ruiné. Avec sa frivolité gamine, son insouciance, ses goûts de luxe, c’est à peine si sa fortune, pourtant considérable, lui suffisait, et deux fois même, elle l’avait délibérément compromise. Faire de Marguerite sa femme ? C’était accepter une lourde responsabilité, et d’ailleurs, on l’accuserait de conclure un marché… Autrefois, cela eût été possible encore. Aujourd’hui, il n’y fallait pas songer. Assurément, quelle que fût l’affection de la comtesse pour lui, elle ne pourrait ni ne voudrait, peut-être, changer sa manière de vivre. Alors, à quoi leur mariage servirait-il ? À causer leur chute commune.

Sa résolution était prise. Pourtant, par curiosité, il voulut tenter l’épreuve qui avait si mal réussi avec Madame de Lunel. De nouveau, il conta son histoire de suicide :

— Le pauvre garçon ! dit la comtesse le visage apitoyé… aussi, pourquoi se désespérer… Sa maîtresse ne valait vraiment pas qu’on se tuât…

Puis, passant à d’autres idées, elle continua :

— Mais je vais être horriblement en retard. Vous savez que je suis laitière ce soir à la Kermesse… J’aurai votre visite ?

— Assurément.

— Bien sûr… J’y compte, vous savez.

Valterre reprit :

— Pourtant, que vouliez-vous qu’elle fît, sa