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hara-kiri

— Oh ! je sais pyend yé femme. Je vais l’embyasser…

— Eh bien, vas-y.

Le petit se leva, tandis que l’autre se renversait en arrière pour cocasser mieux à son aise.

D’un pas mal assuré, les yeux toujours fixés sur la femme, il s’approcha du cercle. Toute la bande, un peu ivre, regardait avec ahurissement cette face jaune qui semblait sortir d’une boîte. On crut que c’était l’amant. Un des jeunes gens se recula pour le laisser passer, en criant :

— Ah ! elle est bien bonne, celle-là. C’est ce moricaud-là qu’elle attendait.

Ce fut une explosion de rires :

— Ah ben ! c’était pas la peine de nous faire poser.

— Il est joli !

— Il va faire une scène de jalousie au chat…

Un grand gaillard, le mystificateur Kopeck se leva solennellement :

— Protégeons cet animal contre la colère d’un époux…

L’Oriental, riant toujours, s’était assis près de la belle fille. Puis, sans perdre de temps, avant même qu’elle pût soupçonner son intention, il lui saisissait la tête entre les mains et l’embrassait sur les lèvres.

La jeune femme, impatientée, trouvant qu’on en prenait vraiment trop à son aise, repoussa