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hasard elle se trouvait malade ? Il se fit conduire avenue de Villiers, au petit hôtel. Il avait les clefs, pour la nuit. En pénétrant dans le vestibule, ordinairement éclairé, mais obscur ce soir-là, il heurta violemment un objet placé en travers et qui tomba avec un bruit retentissant. Justement il n’avait pas d’allumettes. Il pensa que ce bruit amènerait la bonne et attendit un instant. Personne ne vint, seulement, il sembla à Fidé qu’en haut, dans la chambre de Juliette, quelque chose de bizarre se passait ; il avait cru percevoir un cri d’effroi. Il monta à tâtons et ouvrit les portes avec difficulté. Au milieu du salon, Juliette, demi nue, livide, une lumière à la main, se tenait debout. Elle poussa un léger cri en le voyant et lui sauta au cou. Dans le mouvement, la lumière s’éteignit.

— Mon Dieu ? qu’y a-t-il ? s’écria Fidé.

— Rien, mon ami, rien,

La voix de la jeune femme tremblait. Ne pensant pas qu’il dut venir ce soir, elle avait entendu un bruit et s’était levée, effrayée. Maintenant, elle n’avait plus peur. Lentement, elle rallumait la bougie rose. Le prince, inquiètement, la questionnait. Elle le rassura. Elle n’était pas allée à l’Opéra parce qu’elle se sentait indisposée… Oh ! rien de grave, une migraine… Elle allait se recoucher. Elle priait même Fidé de la laisser reposer seule, cette nuit. Il la reconduisit dans