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hara-kiri

comédien annonçant les auteurs après une première représentation :

— Et maintenant, si vous voulez bien, mettons que tout ceci soit un paradoxe.

Il y eut un silence embarrassant. Juste à ce moment, Boumol, qui était demeuré en bas, en tête-à-tête avec la bouteille, remonta. Il était très gris et pris d’un besoin d’expansion extraordinaire. Ayant oublié les recommandations d’Estourbiac, il avisa Fidé, assis à l’autre extrémité de la salle, et s’écria presque à haute voix :

— C’est égal, mon vieux prince Ko-Ko, on est rudement mieux ici que dans la clairière du parc de Maisons… Te rappelles-tu, hein ?

Tout le monde entendit. Ce fut une révélation. Maintes fois, on avait parlé, dans le salon de Flora, des aventures du prince. Mais on était à mille lieues de penser que ce fût lui, ce petit jeune homme si tranquille. Delannée, indigné, interpella Houdart :

— Vous vous êtes fichu de moi !

Flora, très surprise, posa précipitamment son grand verre, pour la quatrième fois rempli de grog :

— Comment ? c’est vous… monsieur… prince… Pourquoi cet Estourbiac ne m’a-t-il pas prévenue ?

Personne n’écoutait plus Toquaire qui continuait à frapper les touches avec rage. Fidé, très