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hara-kiri

sieur… J’ai étudié votre visage… Laissez-moi consulter votre main… C’est cela… parfaitement… la transversale est très nette… ces pommettes… Il y a l’indice d’une volonté énergique… Vous serez un grand musicien, monsieur… je ne vous connais pas, mais vous serez un grand musicien, c’est Delannée qui vous le dit…

Fidé le regardait d’un air ahuri. Le chiromancien passa près de Boumol qui ne quittait pas le kirsch.

— Je viens de lui prédire son avenir, il sera un grand musicien.

— Qui ça ? demanda tranquillement le bohème.

— Ce Japonais… et quand je dis quelque chose… Vous me connaissez sans doute ?

— Non.

— Oh ! pas physiquement… Je veux dire de nom…

— Ah ! dame, je ne sais pas… Comment vous appelez-vous ?

— Delannée… Émile Delannée.

Il souriait, attendant l’effet. Boumol ignorait profondément. Pourtant, ne voulant froisser personne, il eut l’air de chercher.

— Attendez donc… vous êtes peintre…

— Mais non… voyons… je…

— Ah oui ! parfaitement, interrompit Boumol. Delannée, froissé, s’éloigna. Puis, voulant se rattraper, il proposa de magnétiser Mme Berquin.