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chevelus, qui lui inculquèrent même quelques notions de composition ; on lui enseigna la danse ; elle posséda l’art de salir des toiles et de représenter la belle nature avec du bleu de Prusse, du jaune de chrôme et du brun Van-Dyck mélangés en proportions diverses… Lorsqu’elle eut seize ans, M. Chumeau constata qu’il avait notablement entamé son capital, mais il fut convenu que sa fille devait épouser un prince, pour le moins. Mlle Flora, elle, derrière le mari voyait surtout une installation à Paris, le rêve de sa jeunesse. Le prince ne vint pas, mais plusieurs fils de commerçants et d’industriels de Nantes, attirés par la beauté vraiment remarquable de Mlle Chumeau, demandèrent sa main. Après des mois de tergiversations, elle allait enfin prendre un parti, lorsque M. de Rocroy, vieux et riche propriétaire de Paimbeuf, se mit sur les rangs. Flora réfléchit un moment, puis elle accepta la demande de M. de Rocroy. Elle avait, pour cela, plusieurs raisons : D’abord, M. de Rocroy était riche, sa fortune s’élevant à cinquante mille livres de rente environ, et quoiqu’il ne tint par aucun côté à la grande famille des Rocroy, son de était tout de même très authentique… Il fréquentait le meilleur monde et passait les hivers à Paris. À la vérité, le vieux gentilhomme était très cassé, très usé par des excès de jeunesse, mais cela même ne déplaisait pas à Flora : Elle se sentait toute la vocation né-