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son épée. Stanislas Pavergi gardait la parole donnée.

En terminant son récit, le prince remercia chaleureusement Valterre.

— Vous avez risqué votre vie dans le but de me sauver d’un danger, dit-il, je ne l’oublierai pas.

Le vicomte profita de cette circonstance pour renouveler à Fidé ses avertissements et ses conseils. Il avait été surpris et mécontent de le savoir redevenu l’amant de Juliette Saurel, cette femme qui lui avait valu autrefois tant de mésaventures, qui l’avait trompé impudemment… Ne se souvenait-il plus du passé ?

Fidé, froissé d’entendre traiter ainsi sa maîtresse, interrompit :

— Si vous la connaissiez mieux, vous ne parleriez pas ainsi.

Et, dans un moment d’abandon, il lui conta mille traits démontrant la délicatesse de Juliette, son honnêteté native que le hasard seul avait pu dévoyer. Il dit quelle affection forte et pure les unissait, et combien il avait eu de torts à se reprocher vis-à-vis d’elle, en l’accusant jadis de ses propres fautes.

— Croyez-vous, conclut-il enfin, que cela soit le fait de la femme dangereuse et artificieuse que vous vous obstinez à voir dans Juliette ?

— Je pense, s’écria Valterre, que tout cela est une odieuse comédie, et que cette fille est plus