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Fidé aperçut Valterre et aussitôt, passant devant Cora avec une légère inclinaison de tête, il serra les mains de son ami. Mais, au même instant, il poussa un cri de surprise :

— Tiens ! le prince Botnikoff !… Ah ! je ne m’attendais pas… je suis charmé…

Le comte valaque s’inclina ; puis, se redressant, très pâle :

— Vous allez bien embarrasser nos amis… ils ne me connaissent pas sous ce nom, qui désigne une de mes propriétés…

— Fidé, redevenu très froid, prit le bras de Valterre :

— Vous connaissez ce monsieur ? interrogea le vicomte, quand ils furent à l’écart.

— Très peu. Quand j’étais à Londres, j’avais accepté, par convenance, de faire partie d’un cercle. Ce monsieur était un des assidus, on l’appelait le prince Botnikoff, et il passait pour avoir une immense fortune. Un moment, il courut sur lui des propos très peu flatteurs : on assurait qu’il était inconnu à l’ambassade de Russie et que sa veine continuelle au jeu n’était pas toute fortuite. Il avait, du reste, des défenseurs. J’ai quitté Londres sur ces entrefaites. Mais ce changement de nom me paraît louche…

— C’est sans doute quelque aventurier qui se nomme Durand ou Berger et qui a trouvé amu-