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courant de la situation : on avançait de mains en moins… À chaque instant surgissaient de nouveaux incidents de procédure… De son côté, le policier qu’il employait ne découvrait rien… C’était navrant !…

Il laissait, avec découragement, retomber sa tête. Au bout de quelques minutes de silence, Valterre reprit la parole :

— Écoutez, cher, laissez-moi vous faire un peu de morale… Cela me changera… Croyez-moi, abandonnez toute cette affaire, remettez-vous à étudier le droit, puis vous partirez pour le Japon… L’air de Paris n’est pas sain pour vous… Vous entrez avec trop de loyauté et de bonne foi dans cette vie brûlante qui use et flétrit… Il faut, pour y résister, des organisations spéciales et une force de volonté peu commune… Déjà, vous avez souffert de ce paroxysme de civilisation… Vous pouvez quitter Paris, retourner là-bas, vivre heureux, être utile à quelque chose… Il est temps encore, n’attendez pas que le moment soit passé… Cela peut vous sembler étrange de m’entendre parler ainsi, moi le viveur, l’insouciant, le Parisien forcené… C’est que, dans cette existence insensée, j’ai conservé du moins la faculté de me juger moi-même… Je sais où je vais, fatalement… Je voudrais vous éviter la même chute… Ne me demandez pas pourquoi, donnant de bons conseils, je les suis si peu moi-même… J’ai laissé