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venait, pour mettre fin à un malentendu qui avait trop duré déjà. Certainement, il n’avait d’abord aucune envie de se mêler de cette affaire, mais cela lui faisait trop de peine, de voir la division se glisser entre une excellente femme comme la duchesse et d’aimables personnes comme sa fille et son gendre !… Sans compter le scandale qui pouvait rejaillir sur une famille des plus honorables… oui, un scandale horrible !

M. Bocage avait les larmes aux yeux.

— Mais, Monsieur, interrompit Fidé, un peu défiant encore, nous sommes remplis d’affection et de respect pour Mme de Maubourg… Puisqu’elle tient si fort à nous voir auprès d’elle, que ne donne-t-elle son approbation officielle à notre union. Le lendemain, nous serons rue de Lille…

— Sans doute, sans doute, reprit M. Bocage, mais vous connaissez l’orgueil, j’oserai dire l’entêtement de Madame la duchesse. Jamais elle ne consentira à faire ouvertement les premiers pas : Vous avez méprisé sa volonté, elle vous le pardonnera peut-être, mais il faudra que vous ayez l’air de céder. Vous savez bien, ajouta l’ami de la famille, en riant doucereusement, qu’il est imprudent de heurter les obstacles de front, mieux vaut les tourner.

Il parla très longtemps ainsi, onctueusement, ayant constamment à la bouche les mots de famille, affection maternelle, bons sentiments,