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avec le vieux Taïko-Naga. Ainsi, ils bâtissaient mille projets, où, toujours, leur amour tenait la première place.

Un matin, Solange reçut enfin une lettre de sa mère. La duchesse ne parlait plus, cette fois, de couvent ni de prison ; elle annonçait même que sa plainte déposée d’abord contre le prince avait été retirée ; avec une certaine froideur ambiguë, pourtant elle engageait encore sa fille à revenir auprès d’elle.

Cela était d’un bon augure. La jeune femme écrivit à sa mère une longue missive pleine d’effusion et d’affectueuses prières, demandant l’oubli d’un passé irréparable. La duchesse répondit immédiatement. Parmi l’enchevêtrement des phrases presque tendres, des circonlocutions aimables, elle maintenait son ultimatum : avant tout, il fallait que Solange quittât l’Angleterre. En même temps, elle annonçait la visite d’un vieil ami à elle, M. Bocage, muni de ses pleins pouvoirs.

M. Bocage en personne suivit de près cet avertissement. Il se présenta à Greenhouse, sous l’aspect d’un vieillard doux et paternel, confit en bonnes paroles, en affectueuses remontrances, la personnification parfaite de l’ami de la famille. Après un court préambule, émaillé de gentillesses à l’adresse de Fidé et de Solange, il aborda d’un ton bonhomme le sujet de sa mission : Il