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penaud, à l’hôtel de Maubourg : Juliette Saurel, qu’il avait rencontrée, après l’avoir écouté froidement, s’était obstinément refusée à lui prêter son aide. Mais il ne fallait pas désespérer, il connaissait d’autres trucs, il partirait lui-même…

Les amoureux, dans le cottage de Greenhouse, étaient loin de soupçonner ces machinations contre leur bonheur. Solange vivait une existence nouvelle, radieuse, au milieu de l’atmosphère d’amour et de liberté qui l’entourait. Sa mélancolie disparaissait, faisant place à une gaîté continuelle et douce, qui donnait des joies nouvelles à la tendresse inquiètement protectrice de Fidé. Le silence de Mme de Maubourg, après sa lettre menaçante, les chagrinait, mais ils espéraient se voir pardonner à la fin cette affection qui faisait leur félicité, augmentant chaque jour par les similitudes de pensées qu’ils découvraient l’un chez l’autre. Solange trouvait un ravissement enfantin dans cette condition nouvelle de jeune femme et elle souriait tendrement lorsqu’elle entendait annoncer :

— Madame la princesse Taïko-Fidé.

Maintenant, ses rêves avaient tous un même objet. Elle brûlait d’envie de connaître ce Japon, où le prince était né, et lui-même attendait le pardon de la duchesse afin d’aller là-bas réaliser sa fortune et revenir pour toujours en France