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hara-kiri

t’en conjure, je serai ta femme quand même, maintenant je ne saurais appartenir à un autre. Écris-moi, console-moi, je suis si abattue… Je t’aime, je t’aime, cher fiancé adoré, je veux être à toi… »

Alors, tout d’un coup, il se décida. Depuis longtemps, la bonne Kartynn avait renoncé à leur adresser des remontrances. Il fut décidé qu’on l’emmènerait.

Un matin, la duchesse fit conduire sa fille à Notre-Dame. La veille, l’institutrice avait expédié une valise légère contenant la robe de noce et les petits souliers blancs de la chère fiancée. Devant le porche immense, Fidé attendait les voyageuses. Ensemble, ils pénétrèrent sous les voûtes sombres, où, dans la demi-obscurité, les rayons déviés à travers les vitraux traçaient en l’air des sillons de poussière lumineuse et s’étalaient sur les piliers en plaques bizarrement colorées. Tout au fond de l’abside, venait un jour glauque, sépulcral, et dans la vaste nef, d’une tranquillité tombale, par instant, le bruit d’une chaise remuée produisait d’étranges résonnances. Solange, violemment impressionnée, sentant des sanglots lui monter à la gorge, brusquement, se mit à genoux. Après être demeurée un instant la tête entre ses mains dans une méditation