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du mari devait en démontrer la fausseté. Mais pourquoi Solange ne lui écrivait-elle point ? Comment savoir ce qui s’était passé ? Le plus sûr en tout cas, n’était-il pas de demander la main de Mlle de Maubourg ?

— Tout de suite il pensa à Valterre. Lorsqu’il arriva au petit hôtel du vicomte, un coupé brun, sans armoiries, stationnait devant la porte. En gravissant l’escalier, Fidé heurta une femme qui descendait. Elle laissa échapper un léger cri, et, malgré le voile épais qui couvrait son visage, le prince reconnut la jolie vicomtesse de Lunel. Elle venait donc rendre visite au vicomte, elle aussi ; cela expliquait ses mots méchants à l’adresse de Marguerite de Barrol.

Valterre se trouvait encore à la porte de son cabinet de travail, lorsque le prince y parvint. Lui, qui possédait une aisance incomparable, il eut une nuance d’embarras. Mais cela passa vite. Fidé, sans s’arrêter, sans saluer presque, conta tout d’une haleine l’histoire de ses relations avec Mlle de Maubourg. Il termina en priant Valterre de vouloir bien présenter sa demande. Le vicomte l’écoutait attentivement :

— Vous n’avez pas voulu me croire, dit-il… Il est clair que lorsque Solange a fait ce bel aveu à la duchesse, la première pensée de ma cousine a été de la marier tambour battant au pre-