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débitait ses répliques d’un air ennuyé qui disait clairement :

— C’est ridicule mais il faut bien que quelqu’un le fasse et je m’en moque.

Au contraire, M. de Lunel, un gentleman un peu âgé déjà, plein de correction autant que dépourvu de cheveux, mettait dans son jeu une conviction pleine de gravité, partagé entre le respect de son œuvre et sa raideur digne d’homme du monde. Et cela était très ridicule et prodigieusement fastidieux.

L’assistance écoutait pourtant attentivement, s’ennuyant avec distinction. On applaudissait discrètement des intentions auxquelles l’auteur n’avait jamais songé, on s’exclamait aux platitudes soulignées avec exagération. Il y eut pourtant un soupir de soulagement à la fin.

On enleva rapidement les paravents, les fauteuils furent disposés dans les coins. Le violon de l’orchestre accordait son instrument. Un quadrille commençait. Solange, entrainée par M. de Lunel, se plaçait en face de Valterre, conduisant Marguerite de Barrol. On réclamait de nouveaux danseurs. Les vieillards refroidis, hésitaient. Le prince s’excusa.

Tandis qu’on sautait en mesure, il ne pouvait se lasser d’admirer la beauté ; jeune et superbe de Mlle de Maubourg. Sur ses joues veloutées, l’animation et le plaisir de la danse mettaient un in-