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sobre de décorations. Cet hôtel, dans la journée, lorsque tout était tranquille, devait avoir des aspects de vieux couvent. La fête se tenait dans les appartements du bas, une sorte de rez-de-chaussée surélevé, et dans le jardin. En entrant par la porte du milieu, était en face, un escalier monumental, décoré sévèrement de sombres tentures et dont les gigantesques spirales montaient pareilles à une tour de Babel. Dans l’espace vide, un lustre étincelant jetait ses clartés et se balançait légèrement au bout d’une corde métallique, hardiment suspendue au plafond. À droite et à gauche les lumières répandues à profusion, les fleurs posées dans les coins mettaient des tonalités étranges au milieu des vastes salons antiques. À l’entrée, un contrôleur vérifiait les billets, afin qu’il ne se glissât point dans l’hôtel quelque profane, car, quoique ce fût une soirée payante, les cartes d’entrée avaient été données seulement à des habitués ou à des amis tout à fait intimes des dames patronnesses. Près de la porte, Mme de Maubourg debout, vêtue très simplement, adressait aux nouveaux venus qu’elle connaissait, des paroles aimables. Elle eut à la vue de Valterre, un petit geste de menace, en brandissant son éventail.

— Vous voilà enfin, beau cousin. Il a fallu pour le moins que M. de Partisane vous trainât ici… sans quoi…

Le vicomte s’excusa… il avait mille occupations…