Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.
202
hara-kiri

laissait parfaitement en repos. Il n’avait jamais vu d’aussi près, surtout, cette passion religieuse inconnue au Japon…

Ils montèrent dans la voiture de Valterre. Partisane, redevenu très gai, contait des anecdotes, en s’adressant particulièrement au prince.

— Il y a, sur la duchesse, une histoire amusante. Je vais vous la conter, ça vous mettra au courant… Ça date de la jeunesse de Mme de Maubourg. Elle avait été élevée au Sacré-Cœur. C’est vous dire combien elle était pieuse et innocente… à croire qu’on venait au monde sous des choux. Du reste, sa mère, Mme d’Arvaroy, ne plaisantait pas sur ce chapitre. Elle avait conservé les vieilles traditions, que représente si bien sa fille, aujourd’hui. Toujours est-il que M. de Maubourg, commençant à se sentir très fourbu, demanda la main de la jeune fille. Il était connu… vieux nom… grande fortune. Il fut trouvé très convenable. On discuta les dots : deux millions de chaque côté, sans compter les espérances. Le mariage se fit. Naturellement Mlle d’Arvaroy n’avait pas été consultée, mais dans ce cas même, il est probable qu’elle eût accepté de grand cœur… Elle ne voyait, en effet, derrière le mariage, rien autre chose que la robe blanche, les diamants, les voitures, les bals, la liberté, enfin, au lieu de la réclusion sévère où elle vivait… C’était une petite merveille d’ignorance, comme dit la vieille ba-