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correction froide. Alors, il garda le silence, commençant à trouver que l’affaire prenait une tournure désagréable. Tout à coup Boumol se souvint qu’il n’avait pas souhaité le bonjour au prince Ko-Ko. Il courut aussitôt en avant et, rejoignant le premier groupe, frappa sur l’épaule de Fidé, sans se laisser intimider par les mines solennelles de Sosthène Poix et du chirurgien. Il lui serra vigoureusement la main et, marchant à ses côtés, parla avec animation :

— Mon pauvre vieux ! Il y avait longtemps que nous ne nous étions pas rencontrés tout de même… Enfin, mieux vaut tard que jamais… quoique la circonstance… Mais ça ne sera pas grave. Tu sais, au fond, Estourbiac est un bon garçon. Une égratignure, on n’en meurt pas. Vous finirez par devenir deux amis…

Fidé, très embarrassé, demeurait silencieux. Sosthène Poix, étonné, regardait le pion comme une bête curieuse, pris d’une forte envie de rire. Boumol ajouta :

— Comme on patauge par ici. C’est leur faute, ils n’ont pas voulu m’écouter… j’avais proposé Vincennes en commandant le déjeuner. Du reste, je n’ai rien à dire, le vicomte a le pâté et le champagne. Seulement j’avais parlé de Saucerousse.… tu sais… te rappelles-tu quand nous avons fait la noce avec Vaissel, un mardi-gras ? Étions-nous saoûls ?