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et fendez-vous en repassant en quarte… Généralement, on commence par des tâtonnements, des feintes, et on ne s’attend pas à une attaque aussi rapide… Ça peut réussir…

Ils allèrent ensuite trouver Sosthène Poix pour prendre les derniers arrangements. Fidé, se rappelant quelques paroles sérieuses de Valterre et craignant, s’il revoyait Juliette Saurel, d’être faible et de manquer le rendez-vous, accepta l’offre d’un lit, que lui faisait son ami. Tous les trois, afin d’être plus tôt prêts, couchèrent donc chez le vicomte. De bonne heure, ils se levèrent, firent un déjeuner sommaire. Valterre rappela au prince ses instructions.

À quatre heures moins le quart, un landau les déposait à l’entrée du pont de Sartrouville, ainsi qu’un chirurgien de leurs amis qu’ils avaient pris en passant. Estourbiac et ses deux témoins étaient déjà arrivés. On se salua gravement. Toutefois, Boumol, faisant au vicomte un signe de reconnaissance, s’approcha et lui dit à mi-voix :

— Vous avez le champagne ?

— Oui.

— Et le pâté ?.… L’air est d’un vif !… ça aiguise l’appétit…

Sosthène Poix tira de la voiture les deux épées, le chirurgien prit sa trousse et Valterre ayant donné le signal, on se mit en route en recom-