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accident grave cette affaire, je ne puis manquer à mon mandat. M. Taïko me désavouerait, sans nul doute. Si donc vous choisissez le pistolet, voici le minimum de ce que je puis accorder ; trente pas, avec faculté d’avancer de cinq pas chacun et tir à volonté, jusqu’à blessure de l’un des adversaires.

— Diable ! mais c’est une tuerie, cela, dit Boumol…

Le vicomte reprit :

— Si M. Estourbiac ne veut pas accepter ces conditions, et choisit l’épée, nous demandons que le duel se termine par la mise hors de combat de l’un des adversaires. Je dois ajouter qu’en cas de refus de M. Estourbiac, mon ami à dessein de le forcer à se battre et qu’il usera pour cela de tous les moyens en son pouvoir.

Levrault déclara qu’ils ne pouvaient pas prendre sur eux d’accepter avant d’avoir revu leur ami. Valterre répondit qu’il attendrait leur retour. Boumol, ennuyé de ces courses, proposa d’envoyer Levrault seul. Il l’attendrait là, en fumant un cigare. Mais son compagnon s’y opposa.

Estourbiac, mis au courant des exigences du prince, hésita… Les choses commençaient à se gâter. Il s’était, réflexion faite, fourvoyé dans une mauvaise affaire. Maintenant que le vin était tiré, il fallait pourtant le boire, sous peine de perdre même le fruit de sa mauvaise action… Après